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Posted on 10th Jun, 2019 in GR Balades et randos

Cet article s'inscrit,en présentation d'une balade de découverte de la source du lac., dans le cadre des manifestations prévues par les associations APNHC et LAVE animées par B. Halleux et Cl.Lesclingand  pour fêter en cette année 2019, les 50 ans du lac du Salagou

« Il était une fois une vallée plantée d'arbres, de vignes, de vergers, avec des champs et des haies où s'alignaient les files de mûriers destinés à nourrir les « magnans » , ces vers à soie qui tissaient d'argent les rameaux de bruyère dans les magnaneries, et prêtaient un surcroît de splendeur à la beauté des femmes. Vint le barrage. Vinrent les grandes eaux. et la vallée fut engloutie [.....] Ainsi va le monde »   Max Rouquette (extrait de : Le lac du Salagou -miroir aux cents visages

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Je ne pouvais commencer que par la poésie de Max Rouquette pour fêter le Salagou et évoquer ainsi la naissance du lac.

Je pourrai aussi y ajouter un autre poète

« Tout près du lac filtre une source,

Entre deux pierres, dans un coin ;

Allègrement l'eau prend sa course

Comme pour s'en aller bien loin. …........... Née à peine, la source tombe

Dans le grand lac qui l'engloutit ! »

…..Théophile Gautier

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LE CHEMIN DE L'EAU : LA NAISSANCE DU SALAGOU

Cet article a donc pour but de vous inviter à une balade au bord d'un ruisseau !

Une balade ordinaire ? Pas du tout!

Que vous partiez en montagne rejoindre un lac, vous balader le long d'un cours d'eau, dans les coteaux, ou au milieu des vignes, il y aura toujours une récompense, un moment où la beauté des paysages, la forme d'un arbre, vous invite à vous arrêter un instant et à profiter du moment…

Un fleuve, une rivière, un ruisseau, marquent les paysages qu'ils traversent Alors partons , suivons « le chemin de l'eau », pour ressentir au plus près la beauté et la pureté de cette merveilleuse vallée où le Salagou prend sa source : sa naissance !

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La source !

Je cite encore un auteur remarquable « La source surtout, l'endroit où le filet d'eau, caché jusque-là se montre soudain, voilà le lieu charmant vers lequel on se sent invinciblement attiré. Que la fontaine semble dormir dans une prairie comme une simple flaque entre les joncs, qu'elle bouillonne dans le sable en jonglant avec les paillettes de quartz on de mica, qui montent, descendent et rebondissent en un tourbillon sans fin, qu'elle jaillisse modestement entre deux pierres, à l'ombre discrète des grand arbres, ou bien qu'elle s'élève avec bruit d'une fissure de la roche, comment ne pas se sentir fasciné par cette eau qui vient d'échapper à l'obscurité et reflète si gaiement la lumière ? »

Extrait Histoire d'un ruisseauElisée Reclus

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LE COL DE LA MERQUIERE

Si le Salagou (le lac!) par sa beauté, sa richesse est un emblème ,  « un ambassadeur » de notre région , la vallée et sa source en sont forcément l' origine !

Cette origine à une histoire, une longue histoire qui s'est écrite tout au long des temps géologique.

A la naissance d'un ruisseau, d'une rivière ou d'un fleuve il y a un relief, où les eaux commencent leur .voyage en se rassemblant dans une dépression d'un bassin versant avant de suivre leur chemin au point le plus bas de la vallée , dans son creux.

Attardons-nous un instant – ici au col de la Merquière - pour saisir la beauté de ce paysage, une belle palette géologique qui s'offre à votre regard.

Je répéterai ici « LA HAUTE VALLEE DU SALAGOU » la page écrite pour « SALAGOU-MOUREZE » ce magnifique livre collectif écrit par « les amoureux d'ici » grâce à l'initiative et à la collecte de Philippe Martin, et édité par Matorral, ce texte que vous retrouverez aussi écrit comme un voyage imaginaire au cœur de la vallée dans un petit ouvrage , lui aussi collectif, « MERIFONS une terre héritage » , édité par le M.A.S des Terres Rouges

LA HAUTE VALLEE DU SALAGOU, SPECTACLE DE LA NATURE

Le col de la Merquière! 

C’est ici que le Salagou prend sa source. De la route, en été, vous ne distinguerez même pas un filet d’eau mais la vallée se dessine devant vous, au cœur d’une remarquable page géologique.

"L'univers est éternel, les mondes naissent et meurent, la mer avance et recule, ce qui est la terre peut devenir la mer, tout change tout le temps" écrivait en son temps Aristote.

Vous avez sous les yeux un paysage qui s'est fait et défait en près de 300 millions d'années, constitué de roches «archives de la Terre» qui témoignent de son passé : ballet des mers et des continents au scénario complexe : roches souvent transformées, déformées, sculptures vivantes du décor, gardant aussi mille secrets à découvrir...

Ici, au col de la Merquière, la nature vous permet d'assister à un véritable spectacle.

Le décor est planté, il est rouge et noir. Les ruffes permiennes plongent, plein Sud, devant vous dans la vallée du Salagou. A l'Est, descendant du signal de Brenas, les grès de base du Trias les recoupent franchement. A l'Ouest, le plateau basaltique de Carlencas les recouvre. Neks, dykes, filons, intrusions de basalte parsèment le paysage. Un véritable livre de géologie s'ouvre devant vous, où l' histoire de la Terre vous est contée. La nature en est auteur et acteur à la fois, elle a créé le décor, écrit l'histoire, joue tous les rôles d'un spectacle jamais achevé. Une page s'écrit devant vous, un nouvel acteur y participe Homo sapiens. Sans lui, ce décor n'existerait pas et ne serait que friche. Vous ne profiteriez pas de la beauté et de la richesse de cet espace protégé. Eveiller notre regard à la nature c'est aussi se situer au cœur d'une prise de conscience de l'homme qui découvre avec gravité son environnement menacé. Sachons la préserver et être passeur pour nos enfants et les générations futures.

«Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver» disait René Char.

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LA BALADE DES 50 ANS ! Suivons, notre petit ruisseau en partant, ici, de sa source au col de la Merquière à 365m d'altitude. Il creusera son lit sur 11km dans les Ruffes de cascadette en cascadette, de méandre en méandre pour arriver jusqu'au rive du lac et il lui faudra encore en faire 10 pour se jeter dans la rivière la Lergue et encore 12 de plus pour atteindre l'Hérault et devenir fleuve pour finalement atteindre son bu,t la Méditerranée après un parcours de 67kms.

Pour notre balade nous suivrons « le chemin de l'eau » sur ses 3 premiers kilomètres de vie.

En voici le récit !

Outre le côté randonnée proprement dit, l'itinéraire que vous allez parcourir à deux intérêt majeurs : paysager et géologique. La beauté paysagère aux multiples facettes accompagnée d'une richesse géologique sont présentes tout au long de cet itinéraire

Le premier but de cette balade , c'est de partir à la recherche de la source du Salagou. Elle est quelque part devant vous ! Il suffit de plonger dans le talweg du col de la Merquière. C'est du hors-piste  dans les Ruffes !

Très rapidement , vous aller trouver ce que nous cherchons. Nous aurons fait à peine 100m de descente.... et le premier suintement, le premier filet d'eau se découvre dans l'échancrure du talweg caché par une dense végétation.

Ce petit filet d' eau peut-il remplir à lui tout seul le beau lac du Salagou ? Vous êtes sur un bassin versant qui recueillie les eaux qui vont alimenter notre petit filet d'eau et au final remplir le lac ! C'est au début de l'automne et au printemps lorsque les pluies sont les plus intenses et les pluies fortes que notre petit filet d'eau (à sec l'été) devient torrent et creuse son lit dans les ruffes tendres . Le travail de l'eau est ici spectaculaire . Vous allez vous en rapidement vous en rendre compte , en poursuivant votre descente au plus près du ruisseau. Il faudra, parfois mettre les mains et même les fesses pour franchir -sans risque- quelques passages à forte pente.et à d'autres endroits patoger sur un sol spongieux de zone humide. Vous comprenez mieux, au fil de votre progression comment ce fait la collecte de l'eau et ce magnifique décor. Petit à petit la pente s'adoucit et notre ruisseau commence à décrire quelques petits méandres que vous pouvez couper le ruisseau , à cette saison d'étiage n'est pas plus large qu'un pas ) et suivre des pistes rouges tracées par les animaux. (NB. Ce cheminement n'est nullement tracé depuis le col . A vous de choisir vos passages au plus prêt du ruisseau … le plus souvent rive gauche ! )

Après ce quart d'heure de descente et une centaine de dénivelé environ, la vallée du Salagou s'ouvre devant vous. Vous arrivez dans un lieu bucolique arboré ou le ruisseau se permet quelques petites fantaisie en creusant de petites cascadettes.( NB. Ces petits sauts sont du aux différents degrés de dureté que présente les strates des ruffes en fonction de leur composition)

C'est ici, sur ces belles pelouses vertes en écoutant les murmures de l'eau que j'aime pique-niquer !

Continuez tranquillement votre descente au grès de votre fantaisie en ayant en point de vue le Castellas de Mérifons perché sur son neck, où nous allons.

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Remarquez les parcelles délimités par des murets construits en pierres de basalte. Le Salagou est un pays de volcans : !Necks, cônes,coulées sont familiers de nos paysages. Le Salagou est aussi un pays agricole. Les activités agricoles ont elles aussi , ici, façonnées le paysage. Vous allez au cours de cette balade , traverser des zones d'élevage et des zones agricoles travaillées. Soyez discret et respectueux au cours de votre passage. Restez en lisière des parcelles cultivées et éloignez vous des vaches qui occupent les pacages, elles n'ont pas l'habitude de voir passer les randonneur. (NB. Ce parcours est totalement inédit.. C'est une exclusivité GEOLOGICA-rando !

Sans effrayer les vaches paisibles, passez la dernière clôture et continuez votre balade … les pied dans l'eau du Salagou. Pendant ce cours passage aquatique , observez le travail de l'érosion qui met à nu des « tranches » de ruffes et dévoilent des « coupes » de strates. Observez aussi en « plan » et en « surface » des structures fossiles signatures du sol permien , vieux de 250MA.

A hauteur du neck de la Vierge , quittez les rives du Salagou. Suivez les vieux murets de basalte qui bordent les anciennes parcelles cultivées. Et remarquez, dans l'un d'entre eux, les marches d'un escalier en basalte. Empruntez-les pour accéder à la parcelle supérieure et rejoignez la large piste agricole qui va vous permettre de rejoindre la D8 et le pont de la Lieude qui enjambe le Salagou.

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CONCLUSION

J'espère que ce petit voyage au fil du Salagou vous donnera envie de quitter parfois les chemins de terre et de suivre,ceux de l'eau.. Sachez qu'un ruisseau prend toujours le chemin le plus facile pour faire son lit. Vous ne vous perdrez jamais , vous descendrez toujours, pour au final arriver à un pont ... un moulin … un village … une ville … un port et enfin à la mer !!!!

Il y a quelques temps , je relisais Moby Dick d’Herman Melville: « Prenez le plus distrait des hommes, absorbé dans la plus profonde des rêveries, dressez-le sur ses deux jambes, incitez-le à poser un pied devant l’autre et il vous conduira infailliblement vers l’eau ». Je vous y emmène et pas très loin!

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NB: Retrouvez d'autres articles sur le même thème

http://www.geologica-rando.com/actus-rando/voyage-au-coeur-de-la-vallee-du-salagou

http://www.geologica-rando.com/actus-rando/salagou-moureze-le-neck-de-malavieille

http://www.geologica-rando.com/actus-rando/voyage-au-pays-des-ruffes

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